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Les os surnuméraires

mai 20, 2022

Os du pied

Mais que veut dire os surnuméraire… Selon l’étymologie du mot, il s’agit tout simplement d’os en surnombre, donc d’un ou de plusieurs os en surplus. En fait, ce sont de petits os qui n’ont pas fusionné avec l’os principal; on les appelle les os accessoires. Cette condition, souvent invisible et indolore, est présente depuis la naissance chez un petit nombre d’individus et demeure la plupart du temps insoupçonnée. Du moins, jusqu’à ce que le hasard en décide autrement suite à un faux mouvement ou une blessure.

Comme le pied est l’endroit le plus fréquent où l’on retrouve ces osselets en trop, il est plus probable pour un sportif d’être atteint d’un syndrome impliquant un os accessoire. En effet, leur présence peut engendrer des complications, notamment chez les personnes qui fléchissent et pointent les pieds à répétition, par exemple les danseurs de ballet ou les joueurs de soccer. La douleur est aussi souvent associée à tort à une entorse. 

Comment savoir si vous souffrez d’un syndrome impliquant un os accessoire

Bien que plutôt rares, trois os surnuméraires localisés dans le pied sont reconnus pour poser problématique :

  • L’os trigone, situé à l’arrière du talus (l’os qui s’articule avec la mortaise de la cheville et qui est responsable de la douleur associée au pointement du pied et aux sauts); 
  • L’os naviculaire accessoire adjacent à l’os du même nom (souvent découvert dans le cas de pathologies reliées aux pieds plats); 
  • L’os péronier incrusté dans le tendon du muscle long fibulaire (qui cause une douleur confondue à tort à une entorse).

Incomplètement fusionnés aux os normaux et retenus par une mince articulation, ces trois intrus sont généralement découverts par accident. Une pratique sportive intensive causant un conflit entre ces osselets et les tendons autour est habituellement à l’origine de la révélation d’un os surnuméraire. Parfois, on apprend même leur existence uniquement si un choc direct provoque une fracture, comme en bottant un ballon.

La douleur amenée par le syndrome de l’os naviculaire accessoire est fréquemment localisée sur la face intérieure du pied, tandis que l’os péronier implique la face externe du pied. Parfois, une boule dure et un gonflement apparaissent à ces endroits. Le mal et l’inflammation, tous deux accentués par les tractions répétées ou les torsions de la cheville, vous amèneront probablement à consulter. À l’aide d’une échographie, le podiatre explorera les avenues potentielles qui expliqueraient les causes de vos symptômes. Ou encore, le petit os surnuméraire sera rendu visible grâce à des radiographies prises de profil ou en plongée.

Comment traiter les problèmes liés aux os surnuméraires du pied

Évidemment, comme pour tous maux physiques, l’idéal consiste à enrayer la douleur qui limite les activités. C’est pourquoi, si l’inflammation causée par un os en surplus vous irrite lors de la pratique de votre sport favori, il est nécessaire de se reposer, d’apposer de la glace sur la région affectée et de prendre des analgésiques au besoin. De plus, des solutions à long terme vous seront proposées par votre podiatre, notamment des exercices de renforcement des tendons liés à cette condition pour augmenter l’endurance et la flexibilité. Des orthèses ainsi que des infiltrations de corticostéroïdes peuvent également être envisagées.

Ces moyens, bien que satisfaisants dans une certaine mesure, servent principalement à réduire les douleurs aigües et prévenir d’éventuelles torsions ou faux mouvements qui aggraveraient votre état. Ils n’empêchent toutefois pas à tous coups les récidives, puisque l’os se trouve encore là. Si votre os surnuméraire vous fait la vie dure, il est possible qu’une chirurgie s’impose. Grâce à une minuscule incision, l’os accessoire sera retiré et le tendon impliqué sera ancré sur le bon os. 

Pour prévenir l’engendrement des symptômes les plus désagréables de cette condition, il demeure primordial d’avoir une routine sportive saine et de varier les mouvements afin de rendre vos muscles et articulations plus aptes à accuser les chocs. Avertir et consulter votre podiatre le plus tôt possible dès que survient une douleur inhabituelle restent d’excellents réflexes avant qu’il ne soit trop tard.