La génétique et l’environnement en podiatrie sportive
novembre 20, 2021

Des études scientifiques démontrent que plus de 170 gènes seraient impliqués dans les aptitudes sportives. Allant de la croissance musculaire à l’endurance, en passant par la physiologie, la génétique jouerait un rôle quand vient le temps d’établir des liens entre les causes d’une blessure. Même s’il s’avère facile d’accuser une caractéristique héréditaire, il ne faut pas écarter le fait que la douleur provient en réalité d’une combinaison de facteurs. Bien que certaines personnes soient prédisposées à quelques catégories de désagréments, un docteur en médecine podiatrique saura établir le portrait global de la situation et étudier l’environnement entourant la pratique d’un sport pour contribuer à l’accommodation du corps audit sport. L’hérédité ne pouvant être modifiée, il est possible de travailler de concert avec les données connues pour minimiser les impacts physiques d’une activité sportive.
La faculté d’adaptation du corps
La fabuleuse machine qu’est le corps humain possède une capacité d’adaptation hors du commun. Toutefois, cette qualité joue parfois en sa défaveur : le corps a tendance à utiliser d’autres parties de son anatomie, normalement moins sollicitées dans le type d’activité en cours, pour éviter un membre endolori ou problématique. Ce qui peut causer des impacts à plus ou moins long terme. En revanche, connaître la manière dont le corps est exploité permettra de contrer les potentielles répercussions négatives en lui apprenant une nouvelle façon bénéfique de procéder, à laquelle il s’adaptera aussi.
Les mouvements nécessitent l’intervention agencée de plusieurs composantes, notamment les os, les nerfs, les ligaments, les tendons et les muscles. Combinant flexion, extension et rotation, ces acteurs principaux de la mobilité sont soumis à différents niveaux de pression et de stress. En excluant les accidents et les faux mouvements, une tendinite au tendon d’Achille ou une fracture de stress sont des exemples de blessures souvent engendrées par des mouvements spécifiques répétés à long terme et propres à chaque individu. Lorsqu’il y a présence d’une douleur, d’une irritation ou d’un inconfort, des facteurs externes (équipement, vêtements, type de sol…) ainsi que des facteurs internes (génétique, organes sollicités, état de santé, mouvements, flexibilité, échauffement…) demeurent essentiels à considérer. Il en revient au podiatre d’analyser cet ensemble d’éléments puis de créer un schéma sur les habitudes du patient pour ensuite lui donner des indications claires quant à la façon de guérir et prévenir la blessure; spécifications qui diffèrent d’une personne à une autre souffrant du même mal.
En effet, selon le sport et l’environnement dans lequel celui-ci est réalisé, deux personnes possédant pourtant le même type de pieds et la même blessure ne se verront potentiellement pas attribuer le même pronostic ni le même traitement. Un randonneur et une gymnaste possédant des pieds plats, par exemple, n’auront pas besoin, au quotidien, des mêmes soins ni du même équipement. Cela s’explique par le fait qu’au fil du temps, leurs pieds ne se sont pas adaptés au même type d’environnement; les uns habitués aux terrains accidentés et les autres aux gestes contrôlés et prévisibles. Pareillement, deux personnes qui pratiquent le même sport et qui se blessent au même endroit, mais qui ne possèdent pas la même génétique, répondront peut-être différemment au même plan de réadaptation.
L’inné et l’acquis
Peu importe la morphologie du pied, qu’il soit Grec, Égyptien, Romain, Germain, plat ou creux, il existe une solution pour marier la génétique au monde dans lequel elle évolue. Un podiatre peut évaluer comment prévenir ou traiter une blessure dans l’optique où le patient est unique dans la pratique de son sport.
Instead of pitting nature against nurture, we must understand that both work in harmony. We can influence our nature through nurture. – Gudjon Bergmann