L’instabilité chronique de la cheville : un mal répandu
novembre 20, 2022

Il vous est sûrement déjà arrivé de vous fouler la cheville ou de perdre l’équilibre dû à une faiblesse à ce niveau, ne serait-ce qu’en descendant une pente, en courant pour attraper le bus ou en pratiquant votre sport de prédilection. Ces incidents qui semblent anodins ne doivent toutefois pas être pris à la légère, surtout si les entorses surviennent fréquemment.
En effet, la cheville est une structure complexe et sa stabilité implique plusieurs os, ligaments, muscles et articulations. Lorsque blessés, ces éléments se voient affaiblis et cette fragilité latente peut vous mener progressivement à un sentiment d’insécurité face à votre équilibre. Cette peur de vous blesser ou cette frustration de ne plus être au top peut vous entraîner à diminuer, voire à arrêter complètement les activités physiques impliquant une mobilité accrue des chevilles. Pensons aux sports tels que le soccer, le basketball, le football, le hiking et ainsi de suite.
Malheureusement, l’instabilité chronique de la cheville s’installera graduellement à force de ne pas consulter et de se blesser. Elle peut causer de l’arthrose de manière prématurée, des douleurs récurrentes et un laxisme des muscles du pied. C’est pourquoi cette condition musculosquelettique se doit d’être évaluée dès la première entorse par un podiatre qualifié dans le traitement et la rééducation des membres inférieurs du corps.
Pourquoi ma cheville ne guérit pas?
Il existe trois sources expliquant l’apparition de cette instabilité chronique :
- Si la pathologie est le résultat d’entorses répétitives ou d’une grave entorse, on parlera d’une origine mécanique. Les ligaments sont ici étirés, fragilisés et moins résistants.
- Il arrive parfois que la cause soit héréditaire. Un problème connexe affecte alors les composantes des ligaments ou des articulations, donc la stabilité des chevilles.
- Finalement, on considérera l’instabilité chronique de la cheville comme étant de source fonctionnelle si on décèle une asymétrie du tonus musculaire ou un déficit de proprioception. Dans ce dernier cas, la particularité vient de l’incapacité du système nerveux à bien assimiler les informations relatives aux mouvements et à la posture. Ainsi, les ordres que le cerveau envoie aux muscles dans le but de maintenir un équilibre approprié en fonction de la position du corps et des objets environnants sont altérés.
Bref, si votre cheville souffre d’instabilité et risque de se tordre à tout moment, il est important de suivre un traitement approprié selon la provenance des désagréments. De plus, ne vous méprenez pas : ne plus souffrir ne signifie pas automatiquement que le problème est résolu et que vous n’avez plus besoin de récupérer.
Les traitements pour contrer l’instabilité chronique de la cheville
Au risque de nous répéter, il ne faut pas minimiser les impacts d’une entorse ni la prise en charge rapide.
Tout d’abord, le podiatre utilisera la radiographie et l’échographie diagnostique pour repérer des signes d’arthrose, une malformation congénitale du pied ou des atteintes tissulaires et osseuses.
Une fois le diagnostic posé, comme pour la plupart des atteintes, la douleur et l’inflammation doivent être contrôlées avant de débuter les exercices de renforcement et de proprioception. Ce traitement ciblé selon les activités quotidiennes du patient demeure le meilleur à ce jour connu pour prévenir de futures chutes et des blessures collatérales. La réussite repose sur l’application des conseils de manière régulière et à long terme. Armez-vous de discipline et de patience.
Il est malgré tout possible que votre cheville ne récupère pas sa stabilité optimale, principalement si la condition est le résultat de vieilles blessures non traitées. L’achat de chaussures adéquates, le port d’orthèses et d’attelles ou une chirurgie de ligamentoplastie pourraient alors s’avérer nécessaires. Mieux vaut donc consulter dès la première entorse!